PHOTO KARENE-ISABELLE JEAN-BAPTISTE, COLLABORATION SPÉCIALE


Témoignage

Donner pour encourager des reportages qui font bouger les choses

Publié le

Valérie Beauchemin, donatrice mensuelle depuis 2019

Valérie Beauchemin verse un don à La Presse tous les mois. D’abord par désir de sonder les raisons derrière ce geste généreux, nous avons discuté avec elle de tout et de rien. Portrait d’une fidèle lectrice.

Diplômée en sciences biomédicales, Valérie a intégré une compagnie pharmaceutique en 1995 et gravi l’un après l’autre les échelons de la recherche clinique avant de devenir gestionnaire… Ou plutôt une accompagnatrice, préfère-t-elle dire. « Je ne suis pas une patronne qui va te dire quoi faire, j’aime le travail collaboratif », explique-t-elle. Son mantra : réfléchissons ensemble à des solutions. Le rôle de son équipe : créer de nouveaux médicaments.

À la question « Que doit-on savoir sur vous ? », la résidente de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot répond être la maman de deux grands enfants qu’elle observe avec fascination grandir et évoluer et une conjointe épanouie depuis 23 ans. « J’ai une vie plutôt stable, mais pas plate ! J’aime beaucoup le plein air, je suis active physiquement, c’est important pour moi de garder la forme. Je suis généreuse et, avec ce qui m’est arrivé, j’ai aussi découvert que je suis très résiliente. Je ne me laisse pas décourager. »

C’est que, en janvier 2021, le monde de Valérie a été doublement bouleversé. Non seulement a-t-elle perdu sa mère, mais elle a de plus reçu un diagnostic de cancer du sein. « Je ne pouvais pas me permettre de m’effondrer. Je suis entrée dans l’action. Je devais tout faire pour guérir », nous confie cette battante qui est aujourd’hui en rémission.

N’est-ce pas ironique de lutter soi-même contre des cellules malicieuses lorsque l’on œuvre pour une entreprise développant notamment des traitements en oncologie ?

La principale intéressée détourne gentiment la question en énonçant une anecdote, la voix brisée : « Un jour, j’ai rencontré une dame un peu par hasard, et, quand je lui ai précisé où je travaillais, ses yeux se sont remplis d’eau. Elle m’a dit que son mari était en vie grâce à un produit conçu par mon employeur… » Même si les pharmaceutiques sont souvent critiquées, une scientifique qui y œuvre à titre de leader peut avoir un impact positif sur la vie de gens gravement malades, voire sur la sienne. À preuve, dans le plan de traitement de Valérie se trouve notamment un médicament développé par son entreprise.

C’est presque un peu cliché, mais Valérie affirme tirer de cette épreuve plus de positif que de négatif. « Même si mon corps en a arraché avec la chimiothérapie, même si je crains que la maladie revienne à la charge, je continue de mordre plus que jamais dans la vie ! » Mettre sur pause ses obligations professionnelles lui a d’ailleurs permis de profiter pleinement du temps qui passe : elle s’entraîne, marche, se livre à de nouvelles activités, passe de nombreux moments en famille ou avec des amis et elle lit La Presse plus en profondeur, nous confie-t-elle.

« Le matin, mon moment de bonheur, c’est de passer à travers La Presse+ avec mon café à la main. Ça part bien ma journée ! », déclare-t-elle, joyeuse.

Valérie consulte notre média depuis plusieurs années, comme pour perpétuer un souvenir d’enfance. Son père, au retour du boulot, s’installait avec son grand journal papier. Dans les affaires de sa mère, elle a déniché une vieille édition du 15 avril 1967 traitant de l’Exposition universelle, conservée comme un précieux trésor issu d’un temps ancien. 

Selon Valérie, notre quotidien doit demeurer gratuit et accessible à tous, car tous les citoyens n’ont pas les moyens de s’offrir un abonnement à une source d’information fiable. « C’est merveilleux que l’on débourse de l’argent seulement si on peut se le permettre, en remettant un don », croit-elle.

En contribuant mensuellement à notre salle de rédaction, Valérie a le sentiment de s’impliquer, de soutenir le travail des journalistes. Elle salue la qualité de leurs enquêtes, qui révèlent, entre autres, les abus et les défaillances des gouvernements passés sous le radar :

« Ça arrive tellement souvent et c’est important que ça continue parce que ça fait bouger les choses. La Presse ne se contente pas de nous informer, elle est un facteur de changement. »

– Valérie

« J’aime aussi l’idée que mes sous appuient la relève, les jeunes reporters », conclut-elle.  

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